LES LABELS DE FILIERES ECOLOGIQUES
Il existe plusieurs labels nationaux ou internationaux certifiant une filière d'approvisionnement respectant certaines règles de production et de traçabilité :
- FSC (Forest Stewarship Council) : le bois du parquet répond à des normes écologiques, économiques et sociales.
- PEFC (Programme for the Endorsement of Forest Certification) : bois provenant d'exploitations forestières gérées durablement
- TFT (Tropical Forest Trust) : garantie la traçabilité du bois.
- SFI (Sustainable Forestry Initiative, ou initiative pour une sylviculture durable) ;
- CSA (Canadian Standard Association, ou association canadienne de normalisation).
Ces labels sont issus le plus souvent d'organismes privés ou d'organisations non gouvernementales.
Ils préconisent des actions à tous niveaux de la filière bois, mais ne sont pas force de loi ni ne remplacent en aucun cas les textes légaux appliqués par le code des douanes ou du commerce dont les objectifs ou les critères peuvent différer.
En achetant un bois labellisé, vous financez donc des ONG ou des organismes privés qui essayent d'imposer leur norme au niveau mondial et d'instaurer une énième taxe produit qui ne dit pas son nom sous prétexte de bienveillance, pour financer tout ou partie de leurs revenus.
Si la promesse publicitaire est louable, le fond est discutable et le financement de ces actions se fait au détriment du pouvoir d'achat des consommateurs.
FSC par exemple, créé par le WWF cherche à faire payer tous les acteurs de la chaîne, de l'exploitation en forêt au distributeur de produits labellisés FSC que nous sommes.
Nous affichions auparavant sur chaque fiche produits quel était le label correspondant.
L'antenne parisienne de FSC nous a mis en demeure par LRAR de ne plus faire référence à leur label sans payer annuellement une "licence de communication" pour pouvoir citer leur marque au travers des produits que nous distribuons.
Un peu comme si Nike ou Adidas demandait de l'argent aux commerçants, au prétexte qu'ils utilisent leur nom de marque dans leur publicité !!!
Nous avons donc décidé d'afficher uniquement le fait que nos produits sont liés ou non à un écolabel, de manière non nominative, mais qui pourra être précisé lors de la facturation, sur demande de votre part (ou sera apparent sur le packaging).
L’écocertification n’est pas la panacée pour lutter contre les dangers qui menacent les forêts et ceci pour plusieurs raisons :
D’abord elle n’agit pas sur les conditions d’exploitation des forêts mais vient seulement récompenser ceux qui ont fait la démarche d’aller vers des pratiques plus tournées vers l’avenir.
D’autre part, elle ne concerne que la partie exploitation de la forêt, qui est minoritaire dans les causes de déforestation puisque 85% des surfaces déboisées le sont pour l’agriculture et l’élevage.
Mais cette démarche permet de maintenir un climat favorable à la prise de conscience de l’importance écologique mais aussi économique et sociale de la forêt, et de l’intérêt d’une gestion de cette ressource qui n’hypothèque pas l’avenir.
Les labels, une histoire d'argent ?
Il est clair que la labelisation de forêts et d'exploitations génère un important chiffre d'affaire.
La tentation est donc grande de faire du chiffre quitte à fermer les yeux sur des procédés contestables :
- Déplacements de populations, interdictions de cultures vivrières Pygmées au Congo notamment
- Coupes franches
- Replantation de forêts d'eucalyptus, bois à croissance rapide asséchant l'eau des sols (Amazonie) qui sont une catastrophe écologique
Sur ces dérives de la labellisation, regardez cette enquête filmée de Manfred Ladwig et Thomas Reutter de 98 minutes, diffusée sur Arte fin 2018.
Ce regard sans concession sur le label FSC fait froid dans le dos et met à mal leur communication lissée et écolo-compatible...
LE FSC UN LABEL FIABLE ? PREMIERE PARTIE
LE FSC, DESILLUSIONS ? SECONDE PARTIE
85 % de la déforestation est le fait d'activités agricoles et d'élevage
La déforestation est le phénomène de régression des surfaces couvertes de forêts.
Elle résulte des actions de déboisement puis de défrichement, liées à l'extension des terres agricoles, à l'exploitation des ressources minières du sous-sol, à des travaux d'infrastructures tels que barrage hydroélectrique ou route, à l'urbanisation, voire à l'exploitation excessive ou anarchique de certaines essences forestières.
Il est cependant important de bien définir ce qu'est la déforestation.
La déforestation est une action de nature anthropique ou naturelle qui occasionne la disparition permanente d'une forêt.
On accuse parfois les entreprises forestières légales de déforester, alors que l'urbanisation, l'agriculture et le développement hydroélectrique en sont habituellement les plus responsables. Source Wikipédia
Les causes de la déforestation
Les causes principales de la déforestation actuelle sont humaines :
- cultures (palmier huile, soja, cacao, café)
- élevages (bovins)
- incendies (souvent provoqué par l'homme pour étendre les terres agricoles)
- bois de feu (pour se chauffer)
- absence de plans fonciers (gestion du territoire)
- exploitations minières (mines d'or)
- bois de construction (mobilier, charpentes, sols)
- conflits de guerre
- réseaux routier
- maladies du bois
- climat
Si l’imaginaire collectif désigne volontiers le commerce du bois comme principal responsable de la déforestation, il n’en est rien.
L’acteur majeur de ce phénomène reste l’agriculture (Sources le figaro.fr)
L'industrie du parquet ne consomme qu'une infime partie des bois perdus chaque année, et c'est souvent pour utiliser des bois ayant été coupés pour des raisons autres vues plus haut.
Par contre il est plus facile de jeter l'opprobe sur des biens moins consommés que des biens que tous consomment au quotidien : bio carburant, d'huile de palme, soja ou steak haché...
Donc 85 % des bois perdus sont le fait des politiques agricoles et d'élevage. Les 15 % restant concernent :
- bois de chauffage
- pate à papier
- mobilier (exemple, Ikea consommerait 1 % de l'exploitation annuelle des bois)
- et enfin les bois de construction, dont les parquets.Total, responsable d'une totale déforestation
Il faudra attendre juillet 2018 pour que différents mouvements écologistes pointent du doigt le géant Total responsable d'une partie de la déforestation.
En effet, importée tout droit d'Indonésie et de Malaisie, Total a fourni pas moins de 61,5 millions de tonnes d'huile de palme en 2018 ce qui représente 87% des récoltes dans le monde.
A ce jour, Total se défend en prétextant que ces huiles "répondent aux critères de durabilité fixés par l'Union Européenne".
Or Total s'était engagé à ne pas dépasser son taux de production de 300 000 tonnes par an :
on est donc bien loin de cet objectif qui tablerait plus sur du 450 000 tonnes d'autant plus que d'après l'association GreenPeace il ne s'agirait véritablement pas d'une huile de palme reconnue comme durable avec une provenance parfois méconnue et floue.
Si certains labels existent bien en Europe afin d'obtenir une traçabilité des produits, il semblerait que Total ait créé des plantations de palmiers directement sur des parcelles de forêts primaires.
Une fois les fruits récoltés, ces derniers étaient ensuite transportés sur des véhicules non répertoriés avant d'être mélangés aux autres récoltes issues quant à elle de plantations légales.
Souvent pointée du doigt, l'huile de palme est une véritable catastrophe en terme d'écologie et de déforestation face à la production d'énergie fossile : véritables puits de carbone pour notre planète, ce sont des forêts entières qui ont été rasées au profit de la production d'huile de palme.
Source : https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/04/01/total-condamne-a-revoir-son-etude-d-impact-sur-l-utilisation-de-l-huile-de-palme-dans-une-raffinerie_6075272_3244.html
Seulement 5 % des bois exotiques sont exportés
Selon MC Fleury dans son étude : L'exploitation du bois et la déforestation - cliquez ici, page 62
Concernant l'exploitation des forêts tropicales seulement 5 % des bois sont destinés à l'exportation.
85 % est destiné au bois de chauffage
10 % aux construction locales.
Voir aussi l'article de Daniel Guinard sur la filière bois dans le monde, ici.
Le bois une ressource écologique et renouvelable
Malgré tous ce points alarmants le bois reste le matériau le plus écologique et nous ne pouvons que vous conseiller son emploi.
C'est une ressource renouvelable (tant qu'il n'est pas surexploité), le bois est un matériau fondamental pour le développement durable.
Les bois durs (abattus légalement ou illégalement) se régénèreront en 100 ans environ en zone tropicale et en 200 à 700 ans en zone tempérée.
Un litre de pétrole brut, utilisé mettra plusieurs millions d'années à se reconstituer. Saviez-vous que seulement un mètre3 de bois va absorber jusqu'à une tonne de CO2 ?
C'est un véritable puits de carbone : le bois est une des alternatives pour absorber une partie du dioxyde de carbone (principal gaz à effet de serre responsable du changement climatique) excédentaire dans notre atmosphère.
Un tonne de bois stocke en moyenne une tonne de CO2. Plus nous utilisons de bois comme bois d'œuvre (car le bois-papier ou le bois-énergie rend rapidement le CO2 qu'il a stocké) plus nous stockons de CO2 à condition de gérer convenablement les forêts, car le sol y est un autre puits de carbone.
Quelles solutions à la déforestation ?
1/ maîtrise de l'agriculture
Extrait du dossier Figaro sur la déforestation écrit par Y. Blavignat, à consulter en ligne
Le responsable «agriculture, alimentation et pêche durable» de WWF, Arnaud Gauffier, pointe ainsi des politiques de développement, soutenues par les pays riches, «démodées» parce qu’elles sont calquées sur ce qui était appliqué en Europe il y a un siècle. «Les pays du Sud se disent : “Mais attendez, en Europe vous vous êtes développés en détruisant vos forêts, et nous on ne peut pas.” Le danger est là.»
Selon le chercheur de WWF, «l’agriculture va se développer davantage ces vingt ou trente prochaines années parce que la population va augmenter. Donc la forêt va diminuer. On est pas prêts à être neuf milliards sur la planète d’ici à 2050. Il faudra bien nourrir tout le monde, si cela est possible...».
Jean Bakouma abonde dans le même sens mais recommande aux Occidentaux de «consommer moins de produits animaux et de produits laitiers». «Quand on mange bio, on va manger des animaux élevés en France et qui ont mangé du soja non OGM qui ne vient pas d’Amazonie. C’est un premier pas», poursuit-il.
Pour Alain Karsenty, économiste au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, «le sort des dernières forêts naturelles de la planète dépend très largement des modèles de production et de consommation qui seront adoptés dans les années à venir au Nord comme au Sud». Un constat qui lui fait dire que «la fin de la déforestation n’est pas encore à portée de main».
2/ meilleure gestion du foncier
3/ replanter des arbres
ARTICLE EN COURS D'ECRITURE